SMSI : De la sécurité à la performance, une démarche structurante

Parallèlement à un paysage de cybermenaces en constante évolution, le cadre réglementaire français se densifie pour nombre d’entreprises. Avec notamment des exigences fortes comme NIS 2, DORA ou le Cyber Résilient Act qui imposent une véritable maîtrise de la sécurité de son système d’information (SI). Face à ces enjeux, beaucoup d’organisations perçoivent encore le Système de Management de la Sécurité de l’Information (SMSI) comme une démarche complexe, coûteuse et réservée aux grands groupes.

Pourtant, un SMSI est adapté à toutes les typologies d’organisation. Et c’est bien plus qu’une simple conformité à une norme, notamment l’ISO 27001, ou un catalogue de mesures techniques. Il s’agit avant tout d’un cadre de gouvernance stratégique, une démarche pragmatique visant à aligner la sécurité sur les objectifs métiers, à piloter les risques de manière proactive et à instaurer une culture de la résilience. Un SMSI bien pensé et adapté à son contexte peut même devenir un véritable catalyseur de performance, un gage de confiance pour les partenaires et un avantage concurrentiel en optimisant l’efficience des actions de sécurisation du SI. 

Eric Jolly, responsable du département GRC chez DBM Partners, nous partage sa vision du SMSI et ses conseils pour en tirer toute sa valeur. 

Quelle est la définition d’un SMSI selon DBM Partners ?  

Chez DBM Partners, nous sommes convaincus que chaque SMSI doit être unique et adapté à la maturité, aux objectifs et au budget de chaque entreprise. Ce n’est pas fondamentalement un projet technique, mais avant tout un cadre de gouvernance stratégique. Il représente donc un système au service de la stratégie d’entreprise, c’est-à-dire un ensemble de processus, de rôles et de principes qui fonctionnent ensemble pour atteindre un objectif : faire le lien entre la stratégie globale de l’entreprise et le niveau de sécurité nécessaire pour la soutenir.

En clair, il s’agit de répondre à une question fondamentale : « Comment aligner mes actions de sécurisation du SI aux objectifs stratégiques de mon entreprise ?« . Un arrêt de la production, une fuite de données clients, une impossibilité de facturer… Voilà des exemples de risques concrets qu’un SMSI vise à maîtriser. Pour s’en prémunir, le SMSI structure et encadre l’approche de la sécurité en y appliquant des principes de gouvernance clairs : définition d’objectifs alignés sur le métier, pilotage par des indicateurs pertinents, allocation réfléchie des ressources (budgets, équipes…) et un suivi formel et régulier des performances. Il s’agit de passer d’une sécurité réactive à une sécurité proactive et maîtrisée.

Quels sont les bénéfices concrets associés à la mise en œuvre d’un SMSI ? 

Loin d’être une simple ligne de coût, le SMSI est un investissement dont les retours se manifestent de plusieurs manières.

D’une sécurité subie à une sécurité maîtrisée

Sans SMSI, beaucoup d’entreprises naviguent à vue. Les décisions sont prises en réaction à un incident, à une nouvelle menace médiatisée ou à la demande pressante d’un client. Le premier bénéfice d’un SMSI est de reprendre le contrôle. Grâce à la prise en compte et le suivi des risques, l’entreprise gagne une visibilité claire sur ses actifs les plus critiques et sur les menaces qui pèsent réellement sur eux. Elle sait où sont ses faiblesses et peut piloter sa sécurité sur la base de faits, et non plus d’intuitions. 

Une optimisation des budgets et des ressources

La sécurité peut coûter cher, surtout lorsqu’on investit au mauvais endroit. En priorisant les risques en fonction de leur impact sur le métier (grâce à l’analyse des risques), le SMSI permet de concentrer les efforts (humains et financiers) là où ils sont le plus nécessaire, au bon moment. 

Un avantage concurrentiel et un levier de confiance

Dans un contexte où la sécurité peut devenir un critère de sélection majeur, être capable de démontrer sa maturité est un atout considérable. Un SMSI, certifié ISO 27001 ou non, est un gage de sérieux et de confiance pour les clients, les partenaires et les investisseurs. Il montre que l’organisation suit les meilleures pratiques en matière de cybersécurité, ce qui peut devenir un véritable argument commercial.

Une conformité réglementaire simplifiée et pérenne

Face à la vague de réglementations comme le RGPD, NIS 2 ou DORA, les entreprises et les organisations sans démarche structurée se retrouvent souvent démunies. Un SMSI offre un cadre pour intégrer ces exigences, présentes mais également futures : les processus d’analyse, de documentation et de contrôle existent déjà. La mise en conformité devient alors une extension d’une démarche initiée en amont, et permet ainsi d’absorber les évolutions réglementaires de manière beaucoup plus fluide et moins coûteuse.

Une culture de la résilience à l’échelle de l’entreprise

Enfin, l’un des bénéfices à ne pas sous-estimer est humain et organisationnel. Le SMSI décloisonne en effet la sécurité en impliquant les métiers et en sensibilisant les collaborateurs. Il diffuse une culture de la sécurité où chacun se sent concerné et responsable. L’entreprise devient globalement plus résiliente, car la sécurité n’est plus l’affaire de quelques experts, mais un réflexe partagé par tous. 

Quelles sont les bonnes pratiques pour maintenir un SMSI dans le temps ? 

Mettre en place un SMSI est une étape structurante, mais le défi ne réside pas dans sa création. En effet, un SMSI qui n’évolue pas est un SMSI inopérant. Maintenir la dynamique est donc essentiel. 

Faire de la roue de Deming (PDCA) un réflexe

L’amélioration continue est le moteur du SMSI. Le cycle Plan-Do-Check-Act (PDCA) doit devenir un véritable réflexe organisationnel. Plan (Planifier) pour réévaluer régulièrement les objectifs, mettre à jour l’analyse de risques en fonction des nouvelles menaces ou des nouveaux projets de l’entreprise. Do (Faire) pour déployer les nouvelles mesures, mener les campagnes de sensibilisation, mettre à jour les politiques. Check (Vérifier) pour contrôler l’efficacité des mesures via des audits internes, des tests techniques, et le suivi des indicateurs de performance. Act (Agir) pour corriger ou améliorer ce qui doit l’être en ajustant les processus, en allouant des ressources supplémentaires si nécessaire, et en préparant le cycle suivant.

Animer la gouvernance sans relâche

Un SMSI « sans pilote » va se perdre. Le ou les sponsors doivent rester impliqués, des revues de direction régulières (au moins une ou deux fois par an) sont donc indispensables. Le RSSI (ou le manager pilote du SMSI) doit être un animateur : son rôle n’est pas seulement de contrôler, mais également de communiquer, de coordonner les actions, et de s’assurer que les différents acteurs (DSI, métiers, RH, juridique…) restent mobilisés. Une bonne pratique consiste à présenter des résultats qui parlent aux métiers. Plutôt qu’un taux de conformité à une norme, parlez d’incidents évités ou de la fluidification d’un processus grâce à la sécurité.

Quels sont tes conseils pour initier la démarche ? 

Je conseille de penser « risques » avant « solutions » en réalisant une première évaluation simple, avec ou sans audit. Identifiez les scénarios les plus dommageables, les processus et données concernés, et votre niveau de maîtrise actuel. Cela suffira à définir vos priorités et à justifier vos actions.

Définissez ensuite un périmètre réaliste pour obtenir des résultats rapides et démontrer l’efficacité de la démarche. Ciblez un processus métier critique (paie, production), des données sensibles (R&D) ou un service pilote. L’objectif est de maîtriser un premier cycle d’amélioration avant d’étendre progressivement le projet.

Une organisation n’a pas besoin de tout couvrir immédiatement. Le SMSI se construit par itérations successives, en commençant par les risques les plus critiques. Cette approche rend la démarche plus accessible, et permet d’obtenir des résultats rapides qui démontrent la valeur du projet.

Toutefois, la mise en œuvre d’une telle démarche peut sembler complexe et exigeante en ressources. C’est précisément là que l’accompagnement par des experts prend tout son sens. Faire appel à un partenaire externe est un investissement raisonnable qui sécurise le projet. Il apporte : 

  • L’expérience et le recul : Bénéficiez de bonnes pratiques éprouvées et évitez les écueils connus.
  • Une méthodologie structurée : Assurez-vous de n’oublier aucune étape clé.
  • Une expertise pointue : Traduisez les exigences complexes (ISO 27001, NIS 2) en actions pragmatiques.
  • Une objectivité bienvenue : Challengez les habitudes internes et facilitez l’adhésion des équipes.

Chez DBM Partners, notre approche progressive vous aide à construire votre SMSI pas à pas, en faisant de cette démarche un succès et un véritable levier de performance.

Prêt à faire de la sécurité un levier stratégique ?

Chez DBM Partners, nous accompagnons les organisations dans la mise en œuvre de SMSI sur mesure, adaptés à leur contexte, à leur niveau de maturité et à leurs priorités métier.

Contactez-nous pour structurer une démarche robuste, évolutive et alignée sur vos objectifs.

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