Dans l’univers de la cybersécurité, les termes « Red Team » et « Pentest » reviennent souvent, parfois utilisés comme synonymes. Pourtant, derrière ces notions se cachent des approches bien distinctes, tant par leurs objectifs que par leurs méthodes et impacts. Clarifier ces différences est essentiel pour toute organisation souhaitant investir efficacement dans sa sécurité numérique. Ce choix stratégique engage des ressources, mobilise des équipes et conditionne directement la capacité à résister aux cyberattaques les plus sophistiquées.
En 2024, on estime que plus de 70 % des compromissions ciblées ont tiré parti de failles non détectées lors d’audits standards, soulignant l’importance de combiner plusieurs niveaux de test pour protéger efficacement les actifs critiques.
Pentest et Red Team représentent deux niveaux de maturité qui s’inscrivent dans une démarche globale de gouvernance des risques et d’amélioration continue.
Pentest : identifier et corriger rapidement les vulnérabilités
Le test d’intrusion, ou Pentest, est l’évaluation technique la plus répandue. L’objectif est d’identifier un maximum de failles exploitables dans un périmètre défini et sur une période courte. Le Pentest répond à un besoin précis : obtenir une photographie réaliste du niveau de sécurité à un instant T et donner aux équipes techniques une liste claire de correctifs à appliquer.

Ce choix de mode permet d’adapter le niveau de profondeur et de réalisme selon les contraintes et le budget. Le Pentest est aujourd’hui un passage obligé pour valider l’efficacité des mesures de sécurité mises en place, pour se conformer aux normes ISO 27001 ou répondre à des audits de clients et régulateurs.
Un Pentest est généralement commandité par la DSI ou le RSSI, parfois à la demande d’un régulateur ou pour répondre à une exigence de certification. Il peut viser une application web, un VPN ou un portail client, pour vérifier concrètement la surface d’attaque exposée à un instant T.
Pour en savoir plus sur nos approches, consultez notre page dédiée à la sécurité offensive.
Red Team : tester la robustesse globale et la capacité de réaction
La Red Team va au-delà d’un simple test technique. C’est un exercice d’intrusion global et réaliste, conçu pour simuler une attaque sophistiquée menée par des cybercriminels organisés. L’objectif n’est plus seulement de trouver des failles mais de vérifier si l’entreprise est capable de détecter, réagir et contenir une intrusion en conditions réelles.
Une mission Red Team mobilise une équipe pluridisciplinaire : experts en intrusion réseau, spécialistes en ingénierie sociale, consultants en intrusion physique, et coordinateurs expérimentés. Chaque scénario est validé en amont par la direction, encadré par une charte éthique stricte : l’éthique est un pilier de ce type de prestation.
Dans les faits, une Red Team :
- Élabore une stratégie d’attaque réaliste basée sur les modes opératoires actuels des cybercriminels.
- Exploite toute vulnérabilité technique, organisationnelle ou humaine.
- Mesure la capacité des équipes de défense (Blue Team) à détecter et contrer l’intrusion.
- Fournit à la fin un rapport détaillé et des recommandations pour améliorer la posture de sécurité à l’échelle de toute l’organisation.
Contrairement au Pentest, souvent ponctuel, une mission Red Team s’étale sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois, afin de s’inscrire dans le quotidien de l’entreprise et d’éviter les faux positifs liés à des tests trop visibles.
Cette approche est strictement encadrée par des règles éthiques claires : les équipes Red Team respectent un périmètre défini, protègent les données sensibles et s’engagent à une restitution transparente des méthodes et résultats.
Pentest vs Red Team : deux outils complémentaires
Plutôt qu’un choix binaire, Pentest et Red Team s’intègrent dans une démarche progressive :
- Le Pentest consolide les fondations techniques et apporte des correctifs immédiats.
- La Red Team valide ensuite la robustesse de l’écosystème dans sa globalité et teste la réactivité des équipes.
Pour mieux visualiser les différences entre ces deux approches, voici un tableau synthétique qui résume leurs principales caractéristiques :

Dans quel contexte choisir l’un ou l’autre ?
- Optez pour un Pentest si vous souhaitez un diagnostic technique précis, valider des correctifs après un projet ou répondre à une exigence contractuelle.
- Privilégiez une Red Team si votre organisation a déjà un certain niveau de maturité cyber, si vous voulez tester la capacité de vos équipes à contrer une attaque complexe ou challenger la robustesse de votre plan de réponse à incident.
Idéalement, les deux approches cohabitent pour construire un cycle de pilotage complet et progressif de la sécurité. Cela permet de créer un cycle vertueux : corriger rapidement les vulnérabilités détectées (Pentest) puis vérifier que la posture globale tient face à des attaques réalistes et imprévues (Red Team). Cette logique est au cœur des exigences actuelles de résilience et de conformité pour anticiper les menaces de demain.
Un enjeu réglementaire croissant : NIS2 et DORA
Au-delà de l’aspect technique, la combinaison de Pentests réguliers et d’exercices Red Team répond désormais à des obligations de conformité :
- La directive NIS2, applicable dès octobre 2024, impose une gouvernance renforcée et une démonstration de la maturité opérationnelle.
- Le règlement DORA, pour les acteurs financiers, oblige à tester la résilience numérique de bout en bout pour garantir la continuité d’activité.
Ainsi, DORA impose notamment aux acteurs financiers de réaliser des tests de résilience étendus et réguliers pour prévenir toute interruption critique, tandis que NIS2 élargit la couverture réglementaire à des secteurs industriels, énergétiques et technologiques auparavant moins encadrés.
Ces cadres incitent les organisations à passer d’une simple évaluation technique à une posture de résilience éprouvée et documentée. En combinant les enseignements tirés de ces deux outils, les entreprises peuvent construire des plans de gestion de crise plus robustes, renforcer la coordination entre les équipes et élever leur capacité à faire face aux menaces modernes (voir l’approche recommandée par l’ANSSI).
Ce qu’il faut retenir
- Le Pentest est un indispensable pour évaluer et corriger rapidement.
- La Red Team est un levier stratégique pour tester la robustesse globale et challenger la capacité de réaction.
- Ensemble, ils forment un dispositif cohérent pour améliorer en continu la sécurité et répondre aux exigences business et réglementaires.
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